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Depuis 2008, juillet est désigné comme le mois de sensibilisation à la santé mentale des populations Indigènes, Noires, et de couleur (BIPOC). L’ASSITEJ Internationale doit prêter sa voix à cette sensibilisation. Dans le contexte du mouvement mondial “Black Lives Matter”, il est instructif de constater que l’Association américaine de psychiatrie estime que seul un Afro-Américain sur trois ayant besoin de soins de santé mentale peut en bénéficier. C’est un autre exemple de la façon dont la ségrégation institutionnelle est désavantageuse en raison de la race. Il a été démontré que les arts sont essentiels à la santé mentale et, en tant que praticiens du Théâtre jeune public, nous devrions veiller à ce que les enfants et les jeunes qui peuvent être victimes de discrimination dans d’autres domaines, aient accès à des engagements artistiques significatifs pour assurer leur bien-être, leur estime de soi et leurs possibilités de guérison.

La révolte contre le racisme a gagné en force ces temps derniers et plusieurs âmes ont été perdues dans son tumulte. Appelés “minorités”, des groupes de personnes sont mises dans une boîte et sont obligées de s’y intégrer quelle que soit la forme de la boîte. Ce “boxing-in” existe depuis des siècles et les victimes sont toujours les Noirs et les autres minorités qui sont bâillonnés, étouffés, suffoqués et traumatisés. La quête des militants des Droits de l’Homme et des mouvements des droits civils, passés et présents, a toujours été que chaque individu soit traité avant tout comme un être humain. La dernière en date est l’agitation civile qui a suivi le meurtre horrible et injustifié de George Floyd, un citoyen noir américain, le 25 mai 2020, par la police de Minneapolis, USA. La protestation qui a suivi cet acte a été phénoménale, car les gens ont défié le confinement occasionné par la pandémie du COVID-19 et se sont déversés dans les rues. Le mouvement est s’est fait connaître sous le nom de BLACK LIVES MATTER (#blacklivematters) et s’est popularisé dans le monde entier, tout en soulevant des questions qui frôlent le racisme.

Le regroupement de certains groupes minoritaires en un seul titre amorphe et monolithique de Noir, indigène, peuple de couleur (BIPOC) est une prise de position délibérée sur la ségrégation et la séparation raciales, tous les groupes minoritaires y sont regroupés, et définis comme “l’autre” par rapport à une majorité. L’ASSITEJ Internationale, en tant qu’organisme, doit être consciente du fait que toutes les groupes de personnes au sein de notre communauté de l’ASSITEJ Internationale ne sont pas compris dans cet acronyme. Bien que des efforts soient faits pour souligner le principe d’inclusion, nous ne devons pas permettre que l’amalgame des groupes minoritaires brouille les lignes de distinction et d’unicité ou nous empêche de reconnaître la diversité de chaque individu ou de chaque groupe culturel, sans notions de supériorité ou d’infériorité.

Il n’est pas logique que la pigmentation de la peau soit le déclencheur de l’inégalité raciale et de la négation des Droits de l’homme. Les exigences de l’ère moderne comprennent entre autres un changement de paradigme dans les processus de pensée et dans la manière dont nous nous entendons les uns avec les autres en tant qu’êtres humains avant tout. Un effort conscient et délibéré doit être exprimé en paroles et en actes et être perçu comme une adaptation à d’autres personnes ayant des pigmentations cutanées différentes (et actuellement stéréotypées).

En ce qui concerne les mandats, les nominations, les placements, les collaborations et les castings, le principe de l’inclusion doit être intentionnellement respecté au sein de l’ASSITEJ Internationale en tant qu’organisme et dans toutes ses activités. Ainsi, lorsque le terme d’inclusivité est utilisé dans la pratique du théâtre jeune public, il n’est pas sélectif dans sa définition, mais inclusif au sens propre du terme et dans tous les aspects de nos entreprises sans aucun préjugé racial, représentant les différentes cultures qui s’unissent dans le monde des créateurs de théâtre pour l’enfance et la jeunesse.

Nous devons nous rappeler d’éviter les déclencheurs de conditions de santé mentale négatives dans nos relations théâtrales, qu’elles soient individuelles, interpersonnelles, institutionnelles ou organisationnelles, alors que nous naviguons dans la nouvelle normalité de la pratique du théâtre jeune public dans l’ère post-COVID-19. Nous avons besoin les uns des autres et aucune race ne se suffit à elle-même ni n’est supérieure aux autres. La pandémie du COVID-19 nous a expressément appris la leçon de notre humanité commune. Laissons l’ASSITEJ internationale éduquer intentionnellement une génération inclusive qui lutte contre toute discrimination fondée sur la soit-disant “race”.

Pamela Udoka

President, ASSITEJ Nigeria
Member, Executive Committee, ASSITEJ International
Theatre Artiste & Clinical Psychologist
Member, Nigerian Association of Theatre Arts Practitioners (mNANTAP)
Member, Nigerian Psychological Association (mNPA)
Member, Nigerian Association of Clinical Psychologists (mNACP)