La Journée Mondiale du Théâtre pour l'enfance et la jeunesse est une campagne de l'ASSITEJ, promue et célébrée à travers le message "Enmenez un enfant au théâtre aujourd'hui"

La campagne de la Journée Mondiale permet aux Centres nationaux, aux membres individuels, aux compagnies, aux organisations artistiques, aux chercheurs, aux enseignants, aux praticiens, et à toutes les personnes concernées par le théâtre jeune public de se joindre à l'idée de la Journée mondiale, pour plaider la cause du droit des enfants au théâtre et à l'art. Des personnes du monde entier sont invitées à promouvoir les messages de la Journée mondiale, et de proposer d'autres activités, petites ou grandes. Chaque année, les Centres de l'ASSITEJ autour du monde organisent des activités telles que des conférences, des représentations, des ateliers, et des évènements de communication, en relation avec #takeachildtothetheatre.

Message d’Francisco Hinojosa pour la Journée Mondiale du Théâtre pour l’enfance

 

 

Sans autre expérience qu’être allé au théâtre en tant qu’enfant, j’ai mis en scène, à 17 ans, une pièce dont les acteurs étaient des amis et des camarades de classe. Elle fut présentée, informellement, dans notre lycée, et aussi dans un lieu plus adapté, ouvert au public. La pièce s’intitulait « Répétition générale » : elle abordait le problème des drogues, et par dessus tout, comme son nom l’indique, la mise en scène. Elle avait été écrite par mon père, dont la vocation innée d’acteur avait été cultivée quand il était jeune homme, à travers diverses représentations dans des bonnes oeuvres locales. Ni lui, ni moi n’avons poursuivi dans cette voie, bien que je sois devenu un fervent lecteur et spectateur de pièces de théâtre. Curieusement, j’ai ensuite rencontré l’art dramatique d’une autre façon : certaines de mes histoires, écrites pour des enfants, ont été adaptées à la scène au cours des vingt dernières années. Au début, si les compagnies étaient officielles, je leur demandais une copie de leur adaptation, pour approbation. Mais, avec le temps, j’ai préféré ne plus le faire, et laisser toute liberté à ceux qui faisaient leur travail, tout en sachant que, durant la transition de la narration à la pièce, des choses devaient être changées. Parfois, je suis allé voir ces pièces. D’autres fois, j’en ai entendu parler par les journaux, ou internet. Parfois, le contenu littéral du texte est respecté. D’autres fois, il joue le rôle d’une source d’inspiration pour la création d’une nouvelle oeuvre. La plus méchante femme du monde est, parmi mes histoires, celle qui a été jouée le plus souvent, soit comme un monologue, soit comme une lecture dramatique, une pièce pour l’enseignement, ou une vraie production professionnelle. Le directeur d’une compagnie m’a dit qu’une fois, la troupe avait dû sauver l’actrice principale d’un public d’enfants enragés, qui voyaient en elle une authentique incarnation du mal : la réalité et la fiction s’étaient mélangées dans leur imagination collective. On m’a également rapporté que des enfants familiers avec l’histoire, exprimaient des réclamations quand la pièce prenait des libertés avec l’original.
 
Une histoire bien racontée sur la scène captive, sans aucun doute, les enfants dans le public, et, parfois, les transforment. En quittant le théâtre après la représentation, le monde semble différent : il a été transformé par une pièce qui a permis aux spectateurs de voir en dessous de sa surface. Et, fréquemment, une réaction cathartique survient, basée sur la projection qu’ils peuvent faire de leur personne sur certains personnages ou certaines situations. Contrairement à la solitude de la lecture, une fois qu’une histoire a surgit sur la scène, l’expérience change : maintenant, il s’agit de quelque chose qui se déroule sous vos yeux, et que vous pouvez partager avec les autres. Nous ne sommes plus les seuls spectateurs. Les contes prennent vie au-delà de notre imagination, et, quelque part, nous transforment en protagonistes, parce que nous chargeons les personnages de nos émotions et de nos peurs, de nos désirs et de nos frustrations. Une fois qu’ils sont mis en scène, la fiction, la danse, les chansons, la poésie, les jeux, la magie et le jonglage sont assemblés harmonieusement, au moyen des ressources propres à l’art théâtral : les costumes, les lumières, la dramaturgie, le maquillage, les accessoires. Les contributions apportées à notre héritage culturel – particulièrement en ce qui concerne la littérature et le théâtre – conduisent toujours les enfants à faire marcher leur imagination, et à trouver de meilleurs sens à la vie.

 

Francisco Hinojosa

(Né à Mexico, en 1954) est l’un des principaux auteurs de littérature jeunesse. Juste après la fin de ses études de littérature, il a commencé à écrire de la poésie, puis s’est tourné vers les nouvelles et les romans pour enfants. En 1984, il a gagné le Prix IBBY (International Board for Books for Young people) pour son livre « La vieille qui mangeait les gens », et a publié dix autres ouvrages avec FCE. Cette année, il a été sélectionné par le Conseil National des Arts et de la Culture du Mexique (Conaculta), en tant qu’ambassadeur chargé de représenter et de promouvoir la littérature pour les enfants et les jeunes adultes au Mexique.
Mensagem pelo Dia Mundial – Francisco Hinijosa. Portuguese

 

 

Yvette Hardie

Présidente de l'ASSITEJ

Children cannot take themselves to the theatre. The World Day of Theatre for Children and Young People celebrated every 20th March is a call to recognise the dependence of children on the adults around them if they are to have critical exposure to the arts in general, and to live theatre in particular. For this reason we say “Take a Child to the Theatre Today”.

Theatre happens in a particular time and space, and is by its very nature fleeting and of that particular moment. It is about the invisible relationships created in this moment, which unlock the human heart, planting seeds of empathy and growing tendrils of curiosity and enquiry that may impact on the development of the entire human being, and of their future course in life.

But connecting with theatre, appreciating theatre, can require effort from the audience involved. It is not a passive, receptive function. It is an activity that demands attention, engagement, openness, curiosity and critical thinking. It demands total engagement – not just intellectual engagement, but also physical, emotional and some would say spiritual. When this full engagement is taking place, multiple senses are being stimulated simultaneously, and the experience is rich, powerful and transformative.

Many parents understand the value of reading – whether or not they are readers themselves. They understand its functional value and recognise its capacity to be a passport through the real world into new realms for children and young people. They understand that reading is not something to be given up on, even though the initial stages can be demanding and frustrating. Rather, it is a key which can unlock entire worlds for young people, that a thought experienced in a book can translate into a direction for life… They are keen to seek out the book which will capture the child’s imagination sufficiently to carry them through the hurdle of learning to read. Why is that same recognition not given to the experience of reading theatre?

Theatre is not something to give up on after one poor experience. It is not something to be forced into a particular mould or subject matter. It can be hard work and frustrating, as well as pleasurable and engaging. It can take time for the ‘reader’ of theatre to fully appreciate the multiple levels of signs, feelings and meanings that are presented. But as a distilled experience, it allows the audience the opportunity to “truly” see what is there, with fresh eyes, to see the object, person, relationship, signs in a new way, and to discover and interpret their meaning for themselves.

Theatre is, a unique experience of personal meaning-making for children, which requires engagement, and the quality of this engagement will improve with time as children and young people become more attuned to the experience of watching a play.

The idea of theatrical literacy is not a glib one – it is an important and universal window into reading and making sense of the world. And how urgently are these skills needed in a world which seems increasingly hostile to children, and where so many children are disempowered and neglected as a result of poverty, war, conflict and displacement. These children must become our collective responsibility.

The challenge to artists and to arts activists is to ensure that all adults with the power to #Takeachildtothetheatretoday understand their responsibility to the child who might never encounter live theatre without their intervention and work as hard for all children to be theatrically literate as they do for them to be able to read and write.

Yvette Hardie

President of ASSITEJ

Mensagem pelo Dia Mundial – Yvette Hardie. Portuguese

 

ASSITEJ film for World Day of Theatre for Children and Young People 2017